Pourquoi route de l’Est ? Parce que ce sont ici nos étapes les plus à l’Est de notre voyage, encore plus à l’Est que Moscou.
Et c’est après avoir dépassé Hasankeyf que nous repartons doucement vers l’Ouest avec un petit pincement au cœur car désormais, nous rentrons doucement à la maison, par le chemin des écoliers bien sûr !
Mais tout d’abord, parlons un peu de cette région de la Turquie classée orange voire rouge par notre ministère des affaires étrangères du fait du risque djihadiste lié à la proximité avec la frontière syrienne et de l’activité des séparatistes kurdes. Les contrôles de police et de l’armée se multiplient, et nous voyons de plus en plus d’installations militaires le long de la route (vous ne verrez aucune photo, c’est strictement interdit et nous ne voulons courir aucun risque de provocation). Nous sommes donc vigilants et évitons les foules, bien que nous ne ressentions aucun sentiment d’insécurité tant les turcs et les kurdes sont accueillants. Nous ne croisons aucun touriste occidental depuis notre départ de Göreme, nous sommes donc très visibles, en moto qui plus est.
Notre route nous mène de Diyarbakir à Mardin, en passant par Batman (et oui !), le village de Hasankeyf, bientôt noyé par les eaux, et Midyad.
Nous n’avions pas prévu de visiter Diyarbakir, mais au moment de quitter l’hôtel, nous tombons sur Baran, son propriétaire kurde qui parle parfaitement le français pour avoir vécu à Paris où il possède une brasserie. Il a insisté pour nous faire visiter sa ville en trente minutes !
Hasankeyf
Un mot particulier pour ce village destiné à disparaître dans les mois à venir. En effet, dans le cadre du projet GAP, la Turquie construit des dizaines de barrages (22 à ce jour) sur le Tigre et l’Euphrate. Le barrage de Ilısuà est terminé et va conduire à la disparition du village de Hasankeyf, et au déplacement de ses 3000 habitants. De nombreux monuments et sites archéologiques vont également disparaître. Les habitants ont longtemps espéré que ce projet n’arrive pas à son terme, mais leur espoir s’est définitivement envolé ces derniers mois. Certains nous ont dit que si nous étions passé la veille, nous n’aurions vu personne car tous les habitants étaient dans la “nouvelle ville” construite sur le versant opposé du Tigre, pour prendre possession de leurs nouvelles demeures
Une dizaine de monuments ont toutefois été (ou seront) déplacés vers un tout nouveau musée situé à côté de la “nouvelle ville”. Le mausolée Zeynel Bey a ainsi été déplacé, en un seul morceau ! La mosquée a été découpée en tronçons qui seront ré-assemblés. Son minaret a été démonté brique par brique
Mais revenons à des choses plus légères
Cet article se termine, nous serons demain à Mardin dont l’ancienne ville est un vrai bijou. Mais Mardin est à seulement vingt kilomètres de la frontière syrienne, et les événements vont nous obliger à revoir notre programme. Mais pour en savoir plus, il faut patienter jusqu’au prochain article !
De jolies rencontres encore et toujours et la découverte de superbes endroits. À bientôt pour la suite
Des kilomètres sans voir un chat ! c’est oppressant non? heureusement la population est accueillante.
A bientôt, merci de partager avec nous ce beau et sportif voyage.