108. C’est fini !

Et oui, notre tour d’Europe s’est terminé le 14 décembre. A 17h05, La porte du garage se referme sur notre fière monture qui nous a emmenés si loin et si bien. Je coupe le contact et nous nous regardons, un peu sonnés par ce retour à la maison après huit mois et demi de vagabondage. Nous n’éprouvons même pas de plaisir à retrouver notre maison et son confort qui ne nous a jamais manqué pendant ce long voyage.
Mais comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin, alors prenons les du bon côté: nous avons vécu une aventure extraordinaire et inoubliable, nous en revenons sans une égratignure, et nous retrouvons la famille et les amis. Alors comment se sont déroulés les derniers jours de ce voyage et les premiers jours de “l’après” ?

D’abord, la famille et les amis

Nous les retrouvons bien sûr avec beaucoup de plaisir, sachant que grâce aux moyens de communication d’aujourd’hui, nous ne les avons jamais vraiment quittés.
Notre vrai retour au bercail commence par notre fils Adrien qui est venu à notre rencontre en moto pour faire les derniers cent kilomètres avec nous malgré une météo bien humide. Et surprise: il était accompagné de quelques copains motards courageux, ceux-là mêmes qui étaient là le jour de notre départ en mars. Merci Didier, Philippe et Sauveur, et merci aussi à ceux qui voulaient venir mais ont été empêchés.
Mais n’oublions pas les amis qui se trouvaient sur notre route entre Menton et la Bourgogne. C’est bien de leur faute s’il nous a fallu une semaine pour faire 600 km ! Merci Sunwa et JB, les Doudous, Claire et Joel, Fabienne et Philippe, Catherine et Alain-Michel. Et toutes nos excuses pour les autres que nous n’avons pu voir, ce n’est que partie remise.

27 mars 2019, jour du départ très émouvant. Les amis s’étaient donné rendez-vous sur la place de la mairie pour nous souhaiter bonne route, et les copains motards ont fait les premiers cents km avec nous !
14 décembre 2019, fin du voyage. Et il y avait quelques courageux pour affronter la météo et venir à notre rencontre.

Les questions les plus fréquentes depuis notre arrvée

Pas trop fatigués, vous avez bien récupéré ?
Pas fatigués du tout, nous sommes au contraire rentrés en pleine forme. La vie au grand air nous a fait un bien fou, mais nous avons aussi pris les bonnes précautions: une moto confortable et une bonne gestion de nos parcours avec des étapes raisonnables et un jour de repos par semaine (comprendre “sans moto”).

Etape raisonnable veut dire 350 km maxi et sieste obligatoire. Essayez, vous verrez, cela rend indestructible !

Pas de problème mécanique ?
Aucun problème mécanique, le Tiger s’est montré très fiable. Quelques petits bugs électroniques agaçants mais qui ne nous ont pas empêchés de rouler.

Première panne électronique sur une petite route du Nord de l’Ecosse. Mais sur ces motos modernes, on ne peut plus rien faire soi-même. Pas grave, cela ne nous empêchera pas de rouler !

Pas trop de galères ?
Non, pas de vraie galère pour autant que l’on s’en souvienne. Quelques moments délicats bien sûr, mais aucun mauvais souvenir: chute sans gravité en Islande, motos en vrac sur le ferry à cause d’un coup de vent en Atlantique Nord, crevaison en Angleterre, privés de bière à Gaziantep. Vous voyez, rien de bien grave. Et un tel voyage rend zen, on y apprend à prendre du recul, à lâcher prise, et sapristi, que cela fait du bien !

Crevaison à Blackburn en Angleterre. Ce n’est pas une galère, c’est juste un incident de parcours normal. Mais sans kit de réparation et compresseur, cela aurait été une galère

Le voyage en quelques chiffres

Quelques points de repère pour se faire une idée. Mais si j’en ai le courage, je ferai une page plus complète pour ceux qui voudraient se lancer dans ce genre d’aventure.
– 263 jours de voyage
– 52 100 km en 203 étapes de 256 km en moyenne
– près de 2 700 litres d’essence (ça, ça ne va pas plaire à Greta …)
– 4 trains de pneus (ça ne va pas lui plaire non plus !)
– 221 nuits payantes (hôtels, guests, campings, B&B …) au prix moyen de 60€ (pour les autres nuits, rassurez-vous, nous n’avons pas dormi sous les ponts mais chez des amis)

Qu’est-ce qui vous a le plus plu ?
TOUT nous a plu, mais s’il faut donner un top 5, alors ce sera dans le désordre l’Ecosse, l’Islande, les Féroé et la Norvège pour les paysages, et la Turquie pour l’hospitalité.

Le Loch Leven en Ecosse
L’Islande, Iceland en anglais, pays de la glace et du feu
Vidoy, l’île la plus au Nord des Féroé
Petit port norvégien sur la route du Cap Nord

De belles rencontres ?
Bien sûr, plein de belles rencontres dans tous les pays traversés, et nous avons gardé pas mal de contacts avec qui nous échangeons régulièrement. Il faut dire que la moto est un magnifique passeport. Il y a la communauté des motards bien sûr, mais il y a surtout le contact direct avec la population. Une moto de baroudeur attire les gens qui viennent spontanément engager la conversation pour savoir d’où vous venez, où vous allez, et vous donner des conseils souvent très utiles, parfois farfelus voire incompréhensibles, mais tellement sympas.

Ce voyage vous a apporté quelque chose ?
Sans tomber dans les banalités débitées par tous les voyageurs de retour au bercail, il faut quand même dire que oui, nous avons découvert et savouré deux choses:
– le rapport au temps: avoir le temps, prendre son temps sans le perdre, quelle richesse ! C’est peut-être cela qui rend zen et permet de garder le sourire, sans stress pendant les cinq heures d’attente à la frontière russe par exemple. Et pour des contemplatifs comme nous, c’est un bonheur véritable,
– le rapport aux choses: tout ce que nous avions pendant ces huit mois et demi tenait sur la moto, et rien ne nous a manqué. Pourquoi la vie sédentaire nous pousse-t-elle à acquérir autant de choses inutiles ? Du coup, gros ménage entamé à notre retour à la maison !
Ce qui n’a pas changé: notre envie de repartir. Elle est simplement encore plus forte qu’avant.


Des anecdotes ?
Pendant ces huit mois, nous avons été tous les jours deux enfants excités, curieux, émerveillés, facétieux, tout simplement heureux. Alors des anecdotes, des situations cocasses, il y en a eu des dizaines qui nous font toujours sourire aujourd’hui. En voici quelques-unes (liens avec les articles)
– fou rire au château de Celle (34. Allemagne)
– dîner de sauce tomate (38. Islande)
– alarme dans un supermarché de Suède (44. Suède)
– passager clandestin en Norvège (48. Trollstingen)
– mais où est donc passé Philibert ? (89. Péloponnèse)

Le blog

Et comme dans tous les bons films (les mauvais aussi …), nous ne pouvons finir sans remercier tous ceux qui nous ont soutenus au travers du blog ou par emails. Le blog a reçu une moyenne de 500 visites par jour, nous n’en espérions le dixième ! Donc au-delà de la famille et des amis, des dizaines de lecteurs nous ont rejoints. Cela nous fait énormément plaisir, notre but de partager ce voyage avec le plus grand nombre est atteint.
Ce blog, c’est entre 3 et 6 heures de “travail” par article (il y en a 108, faites le compte). Nous n’avons jamais failli car cela a été un réel plaisir de le faire, puis de recevoir vos retours. Et nous avons désormais un carnet de voyage qui nous met la larme à l’œil à chaque visite.

Alors à tous ceux qui nous lisent encore, nous lançons un dernier appel: faites nous un commentaire, même et surtout si vous n’en avez jamais fait, ce sera le dernier et il apparaîtra dans le livre que nous avons l’ambition de sortir à partir du blog (pour nous et tous ceux que cela intéresserait) pour immortaliser ce voyage. Pour cela, il vous suffit de taper votre texte dans la case “Commentaire”, puis de cliquer sur “laisser un commentaire”. Il vous sera alors demandé votre nom (qui apparaîtra dans le commentaire) et une adresse email (ne vous inquiétez pas, elle n’apparaîtra pas sur le blog, mais elle me permettra de vous contacter hors blog si besoin)

Il est temps de nous dire au revoir, la vie normale a repris son cours (sniff !) et elle continue pour nous du côté de la Finlande où mon job nous emmène vers de nouvelles aventures. Nous maintenons le blog et comptons bien le compléter au gré de nos futurs voyages qui seront forcément plus modestes, mais dont nous rêvons déjà.

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