82. Nemrut

Cette fois-ci, nous vous emmenons sur un site exceptionnel, incroyable, et dont l’accès lui-même est une magnifique promenade dans les montagnes du Taurus oriental: Nemrut Dağ, le tombeau d’Antiochos Ier de Commagène, dernier roi hellénistique (69-34 av. J.C.).
En partant de Göreme, nous avons traversé ces montagnes du centre de la Turquie an passant par Pinarbasi, Göksun, Elbistan, Nurhak, Gôlbasi, pour dormir à Adiyaman. C’est une route magnifique où les étendues désertiques succèdent à des vallons boisés, un vrai plaisir pour les motards et les autres aussi bien sûr. Puis de Adiyaman, nous sommes montés vers Nemrut en évitant Kahta pour profiter des petites routes, pas toujours faciles mais tellement pittoresques. Jusqu’à présent, nous avons été souvent arrêtés à des check-points de la police de la route pour simple contrôle, mais cette fois-ci, c’est à un barrage de l’armée que nous avons dû nous expliquer, et nous avons bien failli devoir faire demi-tour ! Mais vous comprendrez plus loin la raison de la présence de plus en plus marquée des militaires quand on se rapproche du Sud-Est de la Turquie.
Sur ces petites routes, nous traversons des villages assez pauvres où les gens vous saluent avec le sourire, et gare à vous si vous vous arrêtez, il faudra boire le thé ! Nous découvrons toute une activité agricole où les grandes exploitations mécanisées côtoient des activités très artisanales.
En voici quelques images :

En Cappadoce, notre œil est attiré par ces immenses champs de fruits jaunes et vert …
… des tonnes de melons et de pastèques. Des centaines de tonnes ! Mais qui va manger tout cela ? Nous voyons bien des stands sur les bords de la route, mais qui vendent des quantités infimes comparées à ce que l’on voit dans les champs !
Nous avons eu la réponse sur un marché: les turcs raffolent des graines de melon et de pastèque. Le reste du fruit n’est pas valorisé. Et nous comprenons mieux désormais pourquoi tout ces débris de melons dans certains champs dont la récolte est manifestement faite: une machine sépare les graines du fruit et hache le fruit qui reste ainsi sur place pour enrichir le terrain
Autre activité de cette région: le tabac, des champs entiers de tabac. Celui-ci n’a pas encore été récolté. Après la récolte, il ne reste que les tiges, quelques petites feuilles, et les fleurs
Il faut ensuite transporter les feuilles vers les séchoirs. En général en tracteur, mais aussi à dos d’âne, et toujours avec le sourire
Les feuilles sont ensuite mises à sécher dans des sortes de serres
Et ça, qu’est-ce que c’est ?
Nous avons vu quelques machines , mais il semble que la récolte se fasse encore essentiellement à la main. Dans ce champ, nous avons compté 27 cueilleurs travaillant en plein soleil par plus de 30°
L’élevage. Ici, des chèvre avec leur berger
Des moutons, un berger, et une … R12
En Turquie, hors de question d’arsouiller en moto, les routes sont encombrées de troupeaux. Nous avons même vu plusieurs fois des troupeaux traverser l’autoroute où les voitures (et motos …) déboulent à 120 km/h ou plus.
Nous montons désormais vers Nemrut, en traversant des vergers sur les pentes douces
Puis la végétation se raréfie avec l’altitude. Le paysage est grandiose, la route somptueuse
Derniers kilomètres avant d’arriver sur le site. Il commence à faire frais et le vent devient violent. Qui peut vivre ici ?
La trajet se termine en navette. Le site est en effet protégé (heureusement): on achète son ticket à un belvédère, et une navette nous emmène au pied du tombeau. Il faut gravir les derniers 500 mètres à pied pour arriver à 2100 m d’altitude sur l’une des trois terrasses du tombeau
Et c’est à couper le souffle ! La montagne est chapeautée par un tumulus de 50 mètres de haut fait d’éclats de pierre amassés par l’homme ! Au pied du tumulus (donc au sommet de la montagne), plusieurs statues monumentales de dieux (Zeus, Apollon, Herakles) et de gardiens (lions et aigles) encadrent Antiochos Ier.
Et en voyant cette tête d’aigle parcourue de fissures, je ne peux m’empêcher de penser à “La foire aux immortels” de Enki Bilal, que je vous recommande.
Mais il faut quitter le site et reprendre la route vers l’Est. Au fond, l’Euphrate juste à l’entrée du gigantesque lac créé par le barrage Atatürk

Ces trois jours nous ont régalés: paysages superbes, découverte du mode de vie dans ces campagnes un peu arides, et les rencontres sur la route comme par exemple cet automobiliste qui s’arrête à notre hauteur à un feu, baisse sa vitre et nous offre une orange.
Mais comme tout n’est pas toujours rose, soyons honnête, j’ai pris ma première prune du voyage ! 128 km/h pour 90 (je croyais que c’était 110 …). Donc une prune de 600 Lira (100 € quand même) décernée avec le sourire, comme toujours. Nous verrons plus loin comment payer une amende en Turquie.
Cap sur Diyarbakir puis le Sud, patrie des kurdes de Turquie.

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