99. Balade dans le Sud-Est

Trois semaines de pluie, ça commence à peser, alors nous cherchons désespérément sur la carte météo un coin d’Italie un peu plus sec, et il semble que la côte Est soit épargnée pour l’instant. Alors nous quittons Rome plein Est vers Pescara puis descendons à Alberobello dans le talon de la botte italienne. Merci à notre ami turc Hakan de nous avoir recommandé cette petite ville des Pouilles pour ses maisons typiques et sa belle campagne couverte d’oliviers.
Puis nous repartons vers le Nord-Ouest, direction Pompéi où la météo nous annonce une journée d’accalmie qui permettrait de visiter la cité antique et pourquoi pas de gravir le Vésuve. Mais pour cela, il faut traverser les montagnes de la Basilicate, et ce sera notre pire journée de moto depuis le début du voyage: pluies diluviennes, route inondée, et brouillard d’altitude, on ne voit pas à dix mètres !
Mais revenons dans les Pouilles visiter Alberobello

En quittant Rome, nous traversons les Abruzzes, ces belles montagnes parfois escarpées, et ces villages perchés sur les sommets. La partie montagneuse de la route de Rome à Pescara est vraiment très belle.

Alberobello

La côte Est de Pescara à Alberobello est très plate et présente peu d’intérêt, nous décidons donc de prendre l’autoroute. Ce n’est qu’en arrivant près d’Alberobello que la campagne commence à onduler et que l’on commence à voir ces champs d’oliviers à perte de vue. C’est une région recouverte de cailloux que les paysans rassemblent depuis des générations pour construire des murs de pierres sèches, et … des maisons cylindriques très particulières. Elles ressemblent beaucoup aux maisons de Haran en Turquie, à la frontière syrienne (vous vous souvenez peut-être que nous sommes passés à 50 km de Haran sans pouvoir nous y rendre à cause de la reprise de la guerre de la Turquie).

Ces maisons s’appellent des Trulli (un trullo, des trulli). Il y en a un quartier entier sur la colline de Alberobello, très touristique bien entendu
Les toits sont tous surmontés d’une pierre sculptée. Il y en a une douzaine de formes différentes qui ont toute une signification
Très mignon à cette saison où les touristes sont rares
Mais il faut absolument aller se promener dans la campagne où on peut voir ces trulli construits par petits hameaux dispersés au milieu des champs d’oliviers
Ce sont de simples voûtes de pierre reliées les unes aux autres par de petites ouvertures. Une maison est faite de trois ou quatre trulli de tailles différentes, mais généralement très petits (moins de dix m²)
Malheureusement, la plupart sont en piteux états
C’est la pleine saison de récolte des olives. La technique de récolte est simple: on étend des filets sous les arbres (des km2 de filets !) et on secoue les branches avec une perche, ou une espèce de peigne rotatif électrique. “Il n’y a plus qu’à” ramasser les olives dans les filets, ce qui est en fait un travail harassant.
Les Pouilles ont été durement touchées par la bactérie Xylella qui détruit les oliviers, et nous avons vu en effet beaucoup d’arbres morts. Mais les olives restent une activité de base de cette région.
Nous quittons les Pouilles sous le soleil, mais avec un vent de 50km/h établi, pas facile en moto. Le hamac de nos voisins est plein vent arrière !

La Basilicate

Région du centre Sud d’Italie peu connue, située entre les Pouilles et la Campanie. Nous l’avons traversée avec ce vent très violent que très peu de végétation ne venait freiner.

Nous avons longé d’immenses carrières de calcaire, comme taillées au couteau
Les collines sont nues, entièrement cultivées, avec une maison isolée (et souvent en ruine) tous les cinq-cent mètres, sans aucun arbre
Puis nous remontons la Campanie avec ses très beaux villages haut perchés. Mais nous n’en verrons pas grand-chose car c’est là que la météo s’est acharnée sur nous …

Petite mise en garde

Regardez bien ces deux images, ce sont des panneaux d’affichage dans une station essence italienne. Que remarquez vous ?
A gauche, les prix au litre sont systématiquement supérieurs de 20 cents d’Euro par rapport à ceux de droite. Pourquoi cette différence ? C’est le coût du service du pompiste. Si vous vous servez tous seuls, vous faites une économie de 4 € sur un plein de 20 litres.
Et ne vous laissez pas faire, car il peut arriver qu’on vous explique que la pompe “self” ne fonctionne pas ! Qu’à cela ne tienne, insistez pour vous servir vous-même à une autre pompe.

Notre passage dans les Pouilles aura été court, mais la visite de la région d’Alberobello nous a vraiment plu. Nous avons de plus dormi dans un charmant B&B en pleine campagne au milieu des oliviers. Son nom: Lunalì, accueil très sympa, cadre magnifique, et petit déjeuner extra !

Nous avons maintenant hâte d’arriver à Pompéi, et pourvu que la météo ne se soit pas trompée, nous verrons bien …

Envoyer un commentaire / Send a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

3 commentaires